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Quand le ministère des Sports confond politique sportive et favoritisme pour le football

Le 9 octobre 2025, à la veille des deux derniers matchs décisifs des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, la ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Dr Armande Longo Epse Moulengui, adressait un vibrant message d’encouragement aux Panthères du Gabon. Une initiative saluée par les amoureux du ballon rond, tant elle traduisait un engagement patriotique et une volonté de fédérer la nation autour de son équipe fanion.
Mais derrière ce geste symbolique, une question persiste : pourquoi ce même élan n’a-t-il pas été manifesté à l’égard des autres disciplines sportives du pays ?

Des encouragements sélectifs

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Le message du 9 octobre, publié sur la page officielle du ministère, faisait appel à la fierté nationale, invitant les Panthères à “écrire une nouvelle page du football gabonais”. Pourtant, ce même mois d’octobre, d’autres représentants du drapeau gabonais se distinguaient sur la scène internationale dans un silence total du ministère.

Ni l’équipe nationale de taekwondo, engagée à la Coupe du monde de la discipline, ni les clubs de Moanda en basket-ball et handball, ayant pris part à des tournois africains, n’ont reçu le moindre mot d’encouragement officiel. Pire encore, les exploits récents de la nageuse Norlie Lacour, médaillée aux Jeux africains, sont passés inaperçus sur les plateformes institutionnelles.

Cette communication sélective interroge. Pourquoi un ministère censé promouvoir tous les sports semble-t-il concentrer ses efforts sur une seule discipline ? Le football, certes populaire, ne saurait être la vitrine unique d’une nation qui se veut sportive.

Un ministère en panne de communication

Depuis plusieurs semaines, les pages officielles du ministère de la Jeunesse et des Sports affichent une activité minimale. Peu d’annonces, peu de suivis, et une absence notable de communication sur les performances nationales. Ce mutisme nourrit un sentiment d’abandon dans plusieurs fédérations, qui peinent déjà à obtenir des appuis logistiques ou financiers.

Lors de sa prise de fonction, la ministre avait pourtant promis un cadre de concertation entre l’État et les fédérations pour améliorer le financement et la visibilité du sport gabonais. Un engagement resté, pour l’heure, au stade des intentions.
Faut-il y voir une carence de stratégie, ou une équipe de communication défaillante ? L’opinion sportive, elle, s’interroge.

Entre cumul de fonctions et avenir incertain

L’implication politique de la ministre, également élue députée lors des récentes législatives, soulève un autre débat : celui de la disponibilité. Peut-on être pleinement ministre des Sports tout en siégeant à l’Assemblée nationale ?
Le ministre de la Restauration des Institutions a rappelé que les membres du gouvernement élus députés devront démissionner de l’un de leurs postes. Une décision attendue, qui pourrait redessiner l’organigramme gouvernemental.
Madame Longo sera-t-elle reconduite ? La question reste ouverte, mais le monde sportif gabonais, lui, espère une réforme profonde, où chaque discipline aura sa place et son soutien.

un appel à une politique sportive inclusive

Le sport gabonais mérite mieux qu’un soutien de circonstance. Il a besoin d’une vision, d’une cohérence et d’une présence institutionnelle constante. Les athlètes, qu’ils évoluent sur les tatamis, les parquets ou dans les bassins, incarnent tous la même ambition nationale.
Le rôle du ministère ne peut se limiter à célébrer les victoires footballistiques : il doit accompagner, valoriser et soutenir l’ensemble des talents, dans un esprit d’équité et de développement durable.

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